“Les gardes ont choisi la plus belle des filles –
une adolescente avec la tête rasée et vêtue d’un uniforme simple comme
tous les autres prisonniers alignés silencieusement à l’extérieur.
Invitée à avouer ses «crimes», elle a insisté sur le fait qu’elle était
une personne reformée. Elle a toutefois reçu l’ordre d’enlever ses
vêtements – et a ensuite été violée à plusieurs reprises devant environ
200 hommes et femmes qui ont été forcés d’assister à une scène d’horreur
inimaginable”.
Ce témoignage terrifiant est celui de Sayragul Sauytbay (43 ans),
une citoyenne chinoise d’origine kazakhe forcée de travailler comme
“enseignante” dans un des camps de concentration du Turkestan Oriental
occupé (province du Xinjiang). Elle affirme être un témoin direct de
cette scène, selon elle “Tout au long de son supplice, la jeune
fille n’osait pas crier sa souffrance. Elle avait été avertie de ne pas
réagir. Elle savait que si elle disait un seul mot, ses proches
pourraient subir le même sort”. Une barbarie telle que “si
certains de ceux qui étaient forcés de regarder fermaient les yeux,
tressaillaient ou se montraient furieux, ils étaient traînés dans une
salle spéciale pour y être torturés.”
Sayragul Sauytbay a été forcée de travailler dans un des nombreux camps de concentration dans lesquels sont enfermés trois millions de musulmans appartenant essentiellement à l’ethnie ouïghoure. Quand elle a appris qu’elle était sur le point d’être renvoyée dans ces camps en tant que prisonnière, elle a fui le pays.
Sauytbay compare le projet chinois visant à
écraser l’identité religieuse des musulmans du Xinjiang au projet des
nazis d’éradication des juifs, avec le recours à la surveillance
massive, aux camps de concentration, aux mariages forcés, aux procédures
médicales secrètes (prélèvements d’organes), à la stérilisation et à la
torture des détenus. «C’est peut-être encore pire que les
nazis, car ils peuvent combiner les dernières technologies telles que la
surveillance 24h / 24 avec les méthodes de torture les plus primitives», dit-elle.
Des salles de torture qu’elle décrit comme des cellules étroites, les seuls endroits des camps où il n’y a pas de caméras de vidéosurveillance. Ces chambres sont équipées de machines d’électrocution, de matraques et de sièges à clous. «Ils criaient constamment la nuit», déclare Sauytbay. “Parfois,
les gens étaient renvoyés en classe, battus à la va-vite, ou avec les
ongles arrachés ou du sang sur le bas et les cuisses. D’autres ne sont
jamais revenus, alors je suppose qu’ils sont morts.”
Elle déclare avoir été elle-même torturée dans une de ces chambres en
guise de punition après avoir parlé avec une vieille dame détenue. “J’ai
été emmené dans la chambre noire et battue sur tout mon corps avec des
bâtons électriques, puis affamée pendant deux jours. Ils n’arrêtaient
pas de me demander ce que j’avais dit à la vieille dame.”
Ces “chambres noires” sont aussi destinées aux détenus qui refusent de manger du porc. «La nourriture était très médiocre. Je n’appellerais même pas cela de la nourriture, juste de la soupe et du pain», déclare Sauytbay. “Mais si vous ne le [porc] mangiez pas, vous alliez dans la chambre noire.”
Elle estime que son camp a accueilli environ 2 500
personnes, dont des enfants âgés de 13 ans à peine, bien qu’elle ne
connaisse pas son emplacement exact. Elle n’a pas été autorisée à partir
pendant quatre mois. Son cauchemar au camp a pris fin en février de
l’année dernière quand on lui a dit de rentrer chez elle et de ne jamais
parler de ce qu’elle avait vu. Elle s’est fait mettre un sac noir sur
la tête avant d’être conduite dans sa ville natale.
Après son évasion de la Chine, suivie d’une bataille
judiciaire au Kazakhstan pour résister aux demandes de Pékin de
l’extrader, Sauytbay a trouvé refuge avec son mari et leurs deux enfants
dans une ville côtière du sud de la Suède.
via le Daily Mail
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