Shaikh Muhammad Ibn Salih Al-'Uthaymîn
Question : Ce
qui nous a conduit à cette question est qu’une partie des gens
aujourd’hui, si l’un d’eux est appelé à l’adoration il répond : « Allah
est le Dieu des cœurs ». Nous voudrions également votre commentaire sur
cela.
Réponse :
Nous disons que Allah est le Dieu des cœurs et des langues. Et il n’est
pas seulement le Dieu des cœurs. Et le cœur, s’il est pur, alors les
membres sont purs. Car le prophète (salallahu 'alayhi wa sallam) dit : « Il
y a dans le corps un bout de chair qui, s’il est pur, tout le corps est
pur. Et s’il est corrompu, tout le corps est corrompu : c’est le
cœur. ». [1] Et ce hadith annule tout ce qui est prétendu par
certaines personnes : si tu le conseilles sur une chose sur lesquelles
il désobéit à Allah, il te dit : « La piété est ici » [2], en montrant
sa poitrine. C’est une parole véridique par laquelle on a voulu quelque
chose de faux. Et la parole peut être vraie dans son sens général, mais
celui qui la prononce, ou parle, veut par cette parole quelque chose de
faux. Ne vois-tu pas la parole du Très Haut :
« Ceux
qui ont associé diront: ‹Si Allah avait voulu, nous ne lui aurions pas
donné d’associés, ni nos ancêtres et nous n'aurions rien déclaré
interdit.› » s6 v148
Donc ils ont dit : Si Allah avait voulu, nous ne lui aurions pas donné des associés, et ils ont dit
vrai dans ce qu’ils ont dit. Si Allah avait voulu ils ne lui auraient
pas donné des associés. Mais ils ne veulent pas par cette parole
quelque chose de vrai. Plutôt, ils veulent par elle une justification du
fait de rester dans leur mécréance, et la levée du châtiment sur eux. C’est pour cela qu’Allah -le Très Haut- a dit :
« Ainsi leurs prédécesseurs traitaient de menteurs (les messagers) jusqu'à ce qu'ils eurent goûté Notre rigueur. » s6 v148
Le prétexte du qadr
(la prédestination) ne leur est pas profitable quand ils ont voulu avec
cela leur persistance dans leur mécréance, et la levée de la réprimande
et du châtiment. Quand à la réalité, elle est comme ils ont dit : «Si Allah avait voulu, ils ne lui auraient pas donné des associés », comme Allah -le Très Haut- a dit à Son messager (salallahu 'alayhi wa sallam) :
« Suis
ce qui t'est révélé de la part de ton Seigneur. Point de divinité autre
que Lui. Et écarte-toi des polythéistes. Si Allah voulait, ils ne
seraient point polythéistes» s6 v106-107
Mais ici il y a une différence entre les deux situations. Allah a dit à Son prophète (salallahu 'alayhi wa sallam) : « Si Allah voulait, ils ne seraient point polythéistes » pour montrer que leur mécréance n’advient (n’existe) que par la volonté universelle d’Allah (al-mashîa) [3].
Et
qu’Il (Allah) -qu’Il soit exalté et glorifié- a une sagesse dans le
fait qu’advienne de la mécréance de leur part, afin de réconforter Son
prophète (salallahu 'alayhi wa sallam) (en lui montrant) que cette (mécréance) de leur part n’advient que par la volonté (al-Mashîa) d’Allah -qu’Il soit exalté et glorifié-.
Ce qui est important est que ce qu’il a dit, quand tu l’as conseillé : « la piété est ici » est la parole du prophète (salallahu 'alayhi wa sallam). Mais celui qui a dit cela (le prophète) est (aussi) celui qui a dit : « Il y a dans le corps un bout de chair qui, s’il est pur, tout le corps est pur ». Donc
s’il y a de la piété dans le cœur, cela entraînera nécessairement qu’il
y ait de la piété dans les membres. Et l’œuvre apparente est une
indication sur l’œuvre intérieure.
[1] Al Bukhâri, Muslim, Ibn Mâjah, Ahmed
[2] Muslim, At-tirmidhî, Ahmed
[3] Ndt : la volonté d’Allah se divise en deux catégories :
Une volonté universelle (Irâda Kawnîyya) : Se réalise par elle ce qu'Il veut et cela n'implique pas forcément qu'Il aime la chose réalisée. Et c'est ce qui s'appelle al-Mashîa.
Une volonté juridique (Irâda Shar'îyya): Elle n'implique pas forcément que la chose voulue se réalisera. Mais cette chose est toujours aimée d'Allah.
L’auteur ici désigne dans son propos la première c-à-d al-Mashîa.]
Note tirée de Aqîdatu Ahl as-Sunnati wal-Jama'a de shaikh Al-'Uthaymîn.
Article tiré de Fiqh al’ibâda p30,31
Traduction : Abou Bilâl Al Jazâ-iri
Revu par les salafis de l’Est
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire