« Quand tu vois ton compagnon se mettre en colère et l'entends dire des choses déraisonnables, n'y attache aucune importance, ne lui en fais pas reproche !
Il est dans l'état d'un homme ivre, il est inconscient.
Supporte
plutôt son comportement avec patience, ne cherche pas d'aide contre lui
;
Le démon l'a vaincu, la nature s'est déchaînée et la raison s'est
retirée.
Et si tu lui fais des reproches ou que tu lui répondes
sur le même ton, tu seras comme un homme en possession de sa raison qui
fait front devant celui que le démon possède, ou comme un homme qui a
toute sa conscience et qui en réprimande un autre tombé en défaillance.
C'est toi qui commets la faute !
Considère-le
plutôt avec pitié, regarde comment le destin se joue de lui, assiste en
spectateur au mouvement de la nature en lui et sache bien que,
lorsqu'il retrouvera sa lucidité, il se repentira de ce qui est arrivé
et saura reconnaître le mérite de ta patience.
Le moins que tu puisses faire pour l'exorciser est de l'abandonner à ce qu'il fait dans sa colère jusqu'à ce qu'il se reprenne.
C'est là une attitude que doit observer l'enfant devant la colère de son père, l'épouse devant celle de son mari.
Lui laisser trouver soulagement dans ce qu'il dit, ne pas en faire cas, il se remettra, repentant et demandera qu'on l'excuse.
Mais
si l'on se dresse contre ce qu'il dit et ce qu'il fait, l'hostilité
deviendra réelle et quand il retrouvera ses esprits il réclamera
compensation pour l'injure qui lui aura faite pendant son ivresse. »
• Source : ( Ibn Qayyîm al-jawziya : Les Pensées précieuse Page 271)
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