La
domination des musulmans et l’amélioration de leur situation sont liées à
deux choses : la science bénéfique et les œuvres pieuses
Ceci
en raison de la Parole d’Allah : « C’est Lui qui a envoyé Son messager
avec la guidée et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur
toute autre religion, quelque répulsion qu’en aient les polythéistes. »
(At-Tawbah, v.33) Et Il dit parmi les versets du djihad : « Les croyants
n’ont pas à quitter tous leurs foyers. Pourquoi un groupe de chaque
tribu ne viendrait-il pas s’instruire dans la religion, pour pouvoir
avertir leur peuple à leur retour, afin qu’ils soient sur leur garde ? »
(At-Tawbah, v.122)
Abû
Mûsâ rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « La
guidée et la science avec lesquelles Allah m’a envoyées sont semblables à
une pluie abondante tombant sur une terre. Une partie de cette terre
était pure, accepta l’eau et fit pousser beaucoup de fourrage et
d’herbe. Une partie de cette terre était stérile mais retint l’eau si
bien que les gens en profitèrent : ils en burent, abreuvèrent [leurs
bêtes] et irriguèrent [leurs champs]. La pluie tomba également sur une
terre aride ne retenant pas l’eau et ne laissant pousser aucun pâturage.
C’est là l’exemple de celui qui s’instruit dans la religion d’Allah et a
tiré profit de ce avec quoi Allah m’a envoyé, en l’apprenant et
l’enseignant ; ainsi que de celui qui ne s’en soucie aucunement et
n’accepte pas la guidée d’Allah avec laquelle j’ai été envoyé. »
[Al-Bukhârî (79) et Muslim (2282/15)]
Il
dit également : « Allah ne retirera pas la science en l’arrachant aux
serviteurs, mais Il la retirera en faisant disparaître les savants. Et
lorsqu’il ne restera aucun savant, les gens prendront à leur tête des
ignorants qui seront interrogés et répondront sans science, et ainsi
s’égareront et égareront les gens. » [Al-Bukhârî (2877) et Muslim
(2673/14)]
Ziyâd
Ibn Mabîd rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam)
mentionna une chose puis dit : « Cela se produira lorsque la science
s’en ira. » Je dis : ô Messager d’Allah ! Comment la science s’en irait
alors que nous récitons le Coran, l’enseignons à nos enfants qui
eux-mêmes l’enseigneront à leurs enfants, et ce jusqu’au Jour de la
Résurrection ? Il répondit : « Que ta mère te perde Ziyâd, je te
considérais pourtant parmi les hommes les plus savants de Médine. Ces
juifs et chrétiens ne lisent-ils pas la Thora et l’Évangile, sans pour
autant rien pratiquer de ce qu’ils contiennent. » [Sahîh Sunan Ibn Mâjah
(3272)]
Et
dans le hadith de ‘Iddî Ibn Hâtim : « Ceux qui ont encouru la colère
d’Allah sont les juifs, et les égarés sont les chrétiens. » [As-Sahîhah
(3263)]
Ibn
Mas’ûd a dit : « Chaque époque que vous vivez est pire que la
précédente. Je ne parle pas d’un émir meilleur qu’un autre, ou d’un
peuple plus riche que l’autre, mais vos savants et jurisconsultes
meurent et vous ne leur trouverez pas de successeurs, et viendront des
gens qui donneront des fatwas selon ce qu’ils pensent. » [Ad-Dârimî
(188)]
Shaykh Fawzân dit :
Cette
règle montre que la rectitude et le succès de la Communauté sont liés à
deux choses nécessaires, et si l’une de ces deux choses vient à
manquer, la Communauté ne réalise ni rectitude ni succès. Ces deux
choses sont : la science bénéfique et les œuvres pieuses. Ce sont les
deux choses avec lesquelles Allah a envoyé Son Prophète Muhammad
(salallahu ‘alayhi wasalam). Allah dit : « C’est Lui qui a envoyé Son
messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher
sur toute autre religion et Allah suffit comme Témoin. » (Al-Fath,
v.28)
La
guidée désigne la science bénéfique, et la religion de vérité désigne
les œuvres pieuses. Ils sont liés, la science n’est bénéfique qu’avec
les œuvres et l’œuvre n’est bénéfique que si elle est accompagnée de
science. Ainsi, la science sans mise en pratique n’a pas profité aux
juifs, ils ont la Thora, savent ce qu’elle contient, ils en ont été
chargés, mais ils ne l’ont pas mise en pratique. Allah les a comparés à
l’âne qui porte des livres et n’en tire aucun profit : « Ceux à qui fut
confiée la Thora, mais qui ne l’ont pas appliquée, sont comparables à un
âne qui transporte des livres. Quel mauvais exemple que ceux qui
traitent de mensonges les versets d’Allah ! Et Allah ne guide pas les
gens injustes. » (Al-Jumucah, v.5)
Allah
les a nommés « ceux qui ont encouru la colère », car ils ont désobéi
volontairement à Allah, et ainsi Allah s’est courroucé contre eux, car
on leur a donné une science et ils ne l’ont pas mise en pratique. De
fait, toute personne agissant ainsi mérite cette menace, et d’être parmi
ceux qui ont encouru la colère. Toute personne qui possède une science
mais ne met pas en pratique sa science, Allah est courroucé contre elle,
qu’elle compte parmi les juifs ou cette Communauté.
De
même pour la pratique sans science, la pratique en fonction des
passions, du suivi aveugle et des coutumes, cela n’est d’aucun profit,
même si celui qui agit se donne de la peine, car la pratique sans
science est égarement. Allah l’a nommée égarement, et Il a nommé ceux
qui agissent sans science égarés, à la fin de sourate Al-Fâtihah : «
Guide-nous sur la voie droite. La voie de ceux que Tu as comblés de
bienfaits, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. »
(Al-Fâtihah, v.6-7)
Allah (I) a mentionné trois groupes :
Premier
groupe : ceux qu’Allah a comblés de bienfaits, et ce sont les adeptes
de la voie droite qui ont réuni entre la science bénéfique et les œuvres
pieuses. Ils sont ceux qui sont mentionnés dans la Parole d’Allah : «
Ceux qui obéissent à Allah et au Messager seront avec ceux qu’Allah a
comblés de Ses bienfaits parmi les prophètes, les véridiques, les
martyrs, et les vertueux. Et quelle excellente compagnie que celle-là ! »
(An-Nisâ’, v.69)
Deuxième
groupe : Ceux qui ont encouru la colère, et ce sont ceux qui ont pris
uniquement la science en délaissant les œuvres. Ils sont ceux qui ont
encouru la colère, car celui qui sait n’est pas comme celui qui ne sait
pas. Le cas de celui qui désobéit à Allah alors qu’il sait est plus
grave que celui qui ne sait pas.
Troisième
groupe : les égarés qui sont ceux qui ont œuvré en délaissant la
science. Ils ont œuvré et se sont dépensés en cela, mais sans aucune
science, sans preuve tirée du Livre et de la Sunna, alors que l’œuvre
doit être fondée sur une preuve, et toute adoration qui ne repose pas
sur une preuve est une innovation. Le Prophète (salallahu ‘alayhi
wasalam) a dit : « Quiconque accomplit un acte sur lequel il n’y a pas
notre ordre verra son acte rejeté. » et il dit : « Et prenez garde aux
choses nouvelles [dans la religion] car toute innovation est un
égarement. » Ainsi, ils se sont fatigués dans les œuvres alors qu’ils
sont dans l’égarement, que leurs œuvres sont caduques car infondées, non
basées sur une preuve du Livre et de la Sunna.
Ainsi,
seul le premier groupe atteint le salut, et ils sont ceux qui
réunissent la science bénéfique et les œuvres pieuses. Et nous demandons
à Allah dans chaque raka’ah d’être sur leur voie, et de nous écarter de
la voie des deux groupes égarés.
À
cette occasion, nous rappelons que les soufis font partie de ce
troisième groupe de ceux qui adorent Allah sans science. Les soufis font
des efforts dans la mention d’Allah, l’adoration, l’ascétisme, et
beaucoup d’excès, mais cela sans aucune science. Plus encore, ils
s’éloignent de la science et en écartent les gens. Ils se moquent de
ceux qui accordent de l’importance à la science et disent : « Ceux-ci
s’occupent du moyen et délaissent l’objectif. » Pour eux l’objectif est
l’acte et le moyen est la science. Il est vrai que l’acte est l’objectif
et la science un moyen, mais on ne peut atteindre l’objectif qu’à
travers le moyen, et si on perd le moyen, on ne peut atteindre
l’objectif. Nous ne disons pas aux gens : occupez-vous de la science et
délaissez les œuvres, mais nous leur disons : réunissez les deux choses,
la science et la pratique.
Les
soufis ne cessent, c’est leur voie, de s’occuper par l’adoration et la
mention d’Allah, les formules de rappel et les termes qu’ils ont innovés
eux-mêmes, ou les shaykhs des voies soufies. Ils prêtent serment
d’allégeance et s’engagent sur cela, mais ce n’est qu’égarement sur
égarement, car cela est infondé, les adeptes ne veulent pas la science,
mais sont ceux qui s’éloignent le plus de la science. C’est là une ruse
du Diable, et il est obligatoire de réunir entre la science bénéfique et
les œuvres pieuses.
Le
Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a divisé les gens en trois groupes
concernant ce qu’on rapporte de lui sur la science bénéfique et les
œuvres pieuses :
Premier
groupe : ceux qui ont réuni entre la science, les Textes, leur
apprentissage, leur perfection, leur purification de toute chose
étrangère, et leur connaissance à ce sujet. Ils ont réuni la
mémorisation et la compréhension de ces Textes, leur commentaire,
l’explication de leurs sens et ce qu’ils englobent. C’est là le meilleur
des groupes, celui des adeptes des chaînes de transmission et des
Textes, les jurisconsultes des savants du hadith comme l’imam Ahmad,
l’imam Al-Bukhârî, l’imam As-Shâfi’î, et tous les jurisconsultes de la
science du hadith, et c’est là un rang élevé, nous demandons à Allah de
nous accorder de Sa grâce.
Deuxième
groupe : à un niveau moindre que le premier, mais toujours dans le bien
et la vertu. Ce sont ceux qui se sont attachés aux chaînes de
transmission, l’étude des chaînes de transmission et l’exposé de ce qui
est authentique et ce qui ne l’est pas. Ils ont mémorisé et maîtrisé les
Textes, mais sans s’occuper de la compréhension, en n’étant que
mémorisateur. C’est l’image de la terre qui a recueilli l’eau sans pour
autant faire pousser du fourrage. Quant au premier groupe, il est
semblable à la bonne terre qui recueille l’eau et fait pousser du
fourrage, et dont les gens tirent profit. Ils tirent profit à la fois de
l’eau et du fourrage : de la nourriture et de la boisson. Le deuxième
groupe a recueilli l’eau, ils ont profité à la Communauté en mémorisant
le Livre et la Sunna avec fidélité. Ce sont les savants des
transmissions qui se sont attachés uniquement à la transmission, et ils
ont en eux une vertu et un grand bien. Même s’ils sont à un rang moindre
que les précédents, ils ont été d’une grande utilité aux gens, en
mémorisant les Textes, les maîtrisant, les corrigeant et en en écartant
le faux et les ajouts.
Troisième
groupe : aucun bien en eux, ils sont comme la terre aride ne faisant
rien pousser et ne retenant pas l’eau qui y coule pourtant, mais rien
n’en reste et rien ne pousse. Elle reste telle qu’elle est, comme si
aucune pluie ne l’avait touchée ! Aride. Ce sont ceux qui n’ont aucune
science, ni transmission ni Texte, les ignorants qui ne portent aucune
attention à la science, ne s’en préoccupent pas et ne sont pas connus
pour cela. Ils n’ont aucun bien en eux et on n’en tire aucun profit.
C’est
ainsi que se divisent les gens concernant ce qu’on rapporte du Messager
salallahu ‘alayhi wasalam). Le troisième groupe ne s’intéresse
aucunement à ce qu’on rapporte du Messager (salallahu ‘alayhi wasalam)
et ne se soucie ni de sa transmission ni du Texte, ils ont perdu les
deux choses, ainsi on ne tire aucun profit d’eux et il n’y a aucun bien
en eux.
Le
Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a voulu de cette manière
encourager les gens à la recherche de la science et la compréhension de
la religion d’Allah, et il les a avertis contre le fait de négliger la
science et la compréhension. S’il y a parmi eux des gens à l’exemple des
deux premiers groupes, ils sont dans le bien, ils comptent des savants
des Textes et des transmissions. Les gens sont dans le bien car ils ont
parmi eux des sources de bien, mais si les deux premiers groupes
disparaissent et qu’il ne reste que le troisième groupe de ceux qui
n’ont ni Texte ni transmission, la Communauté sera dans le mal. Cela se
passera à la Fin des Temps, lorsque la science aura disparu par la mort
des savants, et que les gens n’auront plus de savants vers lesquels
revenir, si ce n’est vers ceux du troisième groupe. Où iront les gens ?
D’où tireront-ils la science et la pratique ? Qui interrogeront-ils s’il
n’y a plus de savants et que la science est retirée ? C’est là un signe
de mal dans la Communauté qui ne perdure que par l’existence de la
science et des savants, l’existence de la science et de la pratique.
Ainsi, si disparaissent la science, la pratique et les savants, la
Communauté sera dans les ténèbres, ils prendront à leur tête des
ignorants qui seront interrogés et répondront sans science, et ainsi
s’égareront et égareront les gens.
La
science ne vient pas sans rien, elle demande recherche et
apprentissage, et elle n’est pas une chose simple que tout un chacun
peut atteindre quand il le souhaite. La science a des fondements et des
voies, et comme le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Celui
qui emprunte une voie dans l’acquisition d’une science, Allah lui
facilite un chemin vers le Paradis. » [Muslim (2699/38)]
Il
est donc nécessaire d’emprunter la voie de l’apprentissage, et de
prendre la science auprès des savants tant qu’ils existent. La science
ne doit pas être prise des livres, des lectures, des ignorants, ou des
étudiants, cela n’est pas la science, et on nomme cela « les lecteurs ».
À la Fin des Temps, les « lecteurs » se multiplieront et les savants
diminueront. L’existence des « lecteurs » n’est utile et profitable en
quoi que ce soit, et si les savants sont absents, l’existence de «
lecteurs » est plus nuisible qu’utile aux gens, ou ne profite carrément
pas. La science doit donc nécessairement être prise auprès des savants,
depuis ses fondements, ses Textes et fondations. Cela est nécessaire.
L’auteur dit en commentaire :
Son
Excellence n’ignore pas qu’en raison de la divergence sur ces
fondements, sont apparues chez nous de nouvelles compréhensions dans
l’appel à Allah, différentes de ce que nous avons pu comprendre de la
science, du Livre d’Allah et de la Sunna du Messager (salallahu ‘alayhi
wasalam). De nouvelles compréhensions du commandement du bien et de
l’interdiction du mal, autres que celles que nous avons apprises du
Livre et de la Sunna. De nouvelles compréhensions dans le djihad sur le
sentier d’Allah, autres que ce que nous avons compris, c’est-à-dire
l’ensemble des compréhensions de la religion que nous avons héritée du
Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) et des Compagnons, car elles ont
été expliquées autrement et comprises faussement.
Shaykh Fawzân commenta cela en disant :
Oui.
Cela compte parmi les morcellements que nous avons mentionnés, du fait
que nombre de ceux qui s’affilient à la science s’appuient sur eux-mêmes
ou leurs semblables, sans revenir vers les gens de science, de
clairvoyance et de compréhension. Ainsi, ils ont ouvert une voie qui n’a
aucun fondement dans la Législation, sans consulter les gens de science
et de clairvoyance et sans s’éclairer de leur avis. C’est là la
conséquence du détachement de ceux qui s’affilient à la science
vis-à-vis des savants et de l’apprentissage de la science dans des
sources authentiques. Ils en sont arrivés à prendre la science en dehors
de ses sources, et cela conduisit à l’apparition de ces voies. C’est là
le problème, lorsque les gens ne reviennent pas aux savants arrivent
les catastrophes. Le fait qu’une personne est en elle de la jalousie, de
l’ardeur et de l’amour pour la religion ne suffit pas. Il est
nécessaire que cela soit fondé sur une science authentique, une
orientation saine, et il est nécessaire de revenir vers les savants.
Allah dit : « Demandez aux savants, si vous ne savez pas. » (Al-Anbiyâ’,
v.7)
Que
l’ignorant se fie à sa personne, sa compréhension et aux livres qu’il
possède, ou à ses semblables parmi les étudiants, c’est là une calamité.
On rapporte que pendant les jours de troubles, lors du règne du roi
‘Abd Al-‘Azîz, on conseilla certains habitants de villages et on leur
dit : « Revenez aux savants. » Ils répondirent : « Nous avons
(l’ouvrage) Majmû’ah At-Tawhîd qui nous dispense des savants ! » C’est
là une calamité ! Si quelqu’un se fie à un livre, alors qu’il est
toujours débutant ou ne connaît rien, c’est une catastrophe. Majmû’ah
At-Tawhîd est un bon livre et contient un bien sans aucun doute, mais il
demande des savants qui expliquent et commentent ce qu’il contient.
Quant au fait de disposer du livre, même s’il est très bien et bon, cela
ne suffit pas, il faut un savant qui explique et clarifie ce qu’il
contient. Si quelqu’un veut s’adonner à la médecine et qu’il possède
tous les moyens médicaux, tous les remèdes, mais n’a pas étudier la
médecine, convient-il qu’il ausculte les corps des gens et ouvrent leur
ventre ? Il dit : « J’ai des remèdes et des moyens médicaux. » mais il
n’a pas étudié la médecine, celui-ci va faire périr les gens. S’il en
est ainsi pour les choses de ce monde, alors que dire des choses
religieuses ?
Tu
possèdes des livres, des moyens et des outils scientifiques, mais tu
n’as pas d’enseignant, et tu n’es pas revenu vers les savants
éducateurs, cela corrompt la religion, c’est pourquoi on dit : « La
moitié d’un jurisconsulte, d’un grammairien, d’un médecin et d’un
théologien (Mutakallim : Ce terme désigne ceux qui parlent sur Allah et
Son Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam), en donnant priorité à la
raison sur les Textes.) corrompt un pays. » Celui-ci corrompt les corps
et il est la moitié d’un médecin, et cet autre corrompt les pays et il
est la moitié d’un jurisconsulte, car il donne des fatwas sans science ;
cet autre encore corrompt les religions et il est la moitié d’un
théologien qui a appris la logique sans la maîtriser, il corrompt les
religions car il entre dans les croyances et les détruit ; cet autre
encore corrompt les langues et il est la moitié d’un grammairien, car la
moitié d’un grammairien corrompt la langue, il faut nécessairement un
grammairien entier, c’est-à-dire accompli dans la science, un
jurisconsulte accompli dans la religion, un médecin accompli dans la
médecine, et ainsi de suite.
L’auteur dit :
Qu’Allah
soit bon envers vous. Certains savants ont des expressions, des appels
sont nés au milieu du siècle dernier dans certains pays arabes disant
qu’il fallait appeler à l’islam dans son acception globale, et ainsi ils
ont délaissé l’appel à l’Unicité, car l’Unicité demande de la science,
et qu’ils n’ont pas de science authentique concernant l’Unicité. Quel
est votre commentaire, qu’Allah vous préserve ?
Shaykh Fawzân répondit :
Ainsi,
que nous l’avons mentionné, cela n’est jamais profitable, l’appel à
l’islam dans son appellation générale ne suffit pas. Qu’est-ce que
l’islam ? Est-ce uniquement un nom ? Chacun sait que le nom est bon et
que l’islam est une religion authentique, mais en conclusion qu’est-ce
que l’islam ? Lorsque le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) envoya
‘Alî Ibn Abî Tâlib le jour de la bataille de Khaybar, il lui donna
l’étendard et lui dit : « Reste ainsi jusqu’à parvenir à proximité
d’eux, puis appelle-les à l’islam et informe-les de ce qui leur est
obligatoire parmi le droit d’Allah. » [Al-Bukhârî (2847) et Muslim
(2406/34)] Il n’a pas dit : appelle-les uniquement à l’islam mais : « et
informe-les de ce qui leur est obligatoire » c’est-à-dire explique-leur
ce qu’est l’islam. L’islam n’est pas seulement un nom général, cela ne
profite pas, comme le fait d’expliquer l’islam par la voie qu’il suit,
car les adeptes de l’innovation explique l’islam selon la voie qu’ils
suivent : Al-Jahmiyyah expliquent l’islam selon leur voie, les
adorateurs des tombes et les soufis expliquent l’islam selon la voie
qu’ils suivent et disent « c’est cela l’islam ! » Mais l’islam avec
lequel a été suscité Muhammad (salallahu ‘alayhi wasalam) est un islam
authentique qui demande connaissance, clairvoyance, et à être expliqué
aux gens avec clairvoyance. Quant au fait d’appeler à l’islam d’une
manière générale, cela n’est d’aucune utilité, et au contraire peut
nuire, car chacun explique l’islam selon la voie qu’il suit, en toute
vérité ou fausseté.
Source : Al-Isbâh