La première :
Est qu'il prenne conscience qu'Allâh est le Créateur des actes des serviteurs, de leurs mouvements, de leurs immobilités et de leurs volontés.
Ce qu'Allâh veut est et ce qu'Il ne veut pas n'est pas.
Rien ne bouge dans le monde des cieux et de la terre sans Sa permission et Sa volonté.
Les serviteurs ne sont que des instruments, observe plutôt Celui qui leur à donner du pouvoir sur toi et ne prête pas attention à leurs agissements contre toi.
Tu trouveras ainsi le repos contre les soucis et la tristesse.
La deuxième :
Qu'il prenne conscience de ses péchés et qu'Allâh ne leur a donné du pouvoir sur lui qu'en raison de ses péchés.
Comme le dit Allâh (traduction rapprochée) :
"Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup." (sourate Ach-Chourâ verset 30 )
A partir du moment ou le serviteur prend conscience que tout les problèmes qu'il rencontre sont causés par ses péchés, il se concentrera alors sur le repentir et la demande de pardon de ses péchés - qui sont la cause ayant permis à certains d'avoir du pouvoir sur lui - plutôt que des les critiquer, les blâmer ou d'attenter à leur honneur.
Et si tu vois un individu s'en prendre aux gens lorsqu'ils lui causent du tort, sans se préoccuper de lui, sans se blâmer et avoir recours à la demande pardon, alors sache que la calamité qui l'a touché est une vraie calamité.
Mais si au contraire il se repent, demande pardon et dit «Ceci est dû à mes péchés» alors cela devient en réalité un véritable bienfait pour lui.
'Ali ibn Abi Tâlib رضي الله عنه prononça une parole qu'on peut compter parmi les joyaux et dit :
"Certes un serviteur n'a à espérer que de Son Seigneur et certes un serviteur n'a à craindre que de ses péchés."
Et il fut rapporté de lui et d'autres :
"Aucune épreuve ne s'est abattue si ce n'est en raison d'un péché et elle n'est dissipée que la par le repentir."
La troisième :
Qu'il prenne conscience de la grande valeur de la récompense qu'Allâh a promise à celui qui fait preuve d'indulgence et d'endurance.
Comme Allâh le dit (traduction raprochée) :
"La sanction d’une mauvaise action est une sentence équivalente. Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Allâh. Il n’aime point les injustes." (sourate Ach-Chourâ verset 40)
Et comme les gens se divisent en trois catégories dans la manière de répondre aux torts causés par les gens - un injuste qui prend plus que son droit, un modéré qui prend juste son droit et un bienfaisant qui fait preuve d'indulgence et abandonne son droit - Allâh a donc évoqué les trois catégories dans le verset.
Le début concerne les justes, le milieu les bienfaisants et la fin les injustes.
Et qu'il sache aussi que celui qui fera l'appel le jour du jugement dernier dira :
"Que ne se lève que celui à qui Allâh a fait obligatoire sa récompense."
Rapporté par Abi Hâtim, Ibn Mardawayh et d'autres par voie de Ibn 'Abbas et Anas, voir "dar al-manthouwr 7/359"
Et ne se lèvera que celui qui a été indulgent et aura réformé.
Lorsqu'il prend conscience, avec cela, de la récompense qu'il perd en se vengeant et en réclamant son droit.
Alors il lui sera plus facile de patienter et de pardonner.
La quatrième :
Qu'il sache qu'en pardonnant et en étant bienfaisant il héritera de la paix du cœur vis-à-vis de ses frères, il sera purifié de toutes félonies, rancœurs, désirs de vengeance et mauvaises intentions.
Et la douceur du pardon lui procurera plus de plaisir et de profit, dans l'immédiat et sur le long terme, que le profit obtenu par la vengeance et de loin !
Et ceci rentre dans la parole d'Allâh (traduction rapprochée) :
"Et Il aime les bienfaisants" (sourate Âl-'Imran verset 134)
Il devient aimé d'Allâh et sa situation est celle d'un individu à qui on a enlevé quelques pièces pour lui en donner des milliers en échange.
Il se réjouit donc de ce qu'Allâh lui a donné de la plus grande joie qui soit.
La cinquième :
Qu'il sache que nul ne s'est vengé pour sa propre personne sans hériter d'une humiliation au plus profond de lui même.
Alors que s'il pardonne, Allâh le couvrira de dignité.
Et c'est à ce sujet que le véridique reconnu pour sa véracité (Le prophète صلى الله عليه وسلم) dit :
"Allâh n'ajoute que de la dignité à un serviteur qui pardonne."
Rapporté par mouslim (2588) par voie de Abi Hourayrah.
La dignité qui résulte du pardon est plus aimée et bénéfique que la dignité qui résulte de la vengeance.
Car celle-ci n'est qu'une dignité en apparence qui laisse place à une humiliation à l'intérieur alors que le pardon est une humiliation en apparence qui laisse place à la dignité à l'intérieur et en apparence.
La sixième :
Et ceci compte parmi les enseignements les plus bénéfiques : qu'il sache que la récompense est de la même nature que l'acte, qu'il est lui même injuste et pécheur.
Et que donc, s'il fait preuve d'indulgence envers les gens, Allâh fera preuve d'indulgence avec lui et s'il leur pardonne, Allâh lui pardonnera également.
Qu'il prenne conscience que l'indulgence, le pardon et la bienfaisance envers eux - malgré le tort qu'ils aient pu lui causer - lui permettra d'en obtenir en rétribution de ses actes l'équivalent de la part d'Allâh, qui lui pardonnera, sera Indulgent envers lui, ne lui tiendra par rigueur pour ses fautes et lui facilitera le fait de pardonner et d'endurer.
Et cet enseignement suffit à la personne dotée de raison.
La septième :
Qu'il réalise le temps précieux qu'il va perdre en se focalisant sur l'accomplissement de sa vengeance et l'obtention de la sentence, alors qu'un grand nombre de bénéfices lui échapperont au même moment, sans qu'il ne puisse les recouvrer par la suite.
Et il est probable que cette calamité soit plus importante que celle qui s'est abattue sur lui par le biais de ceux qui lui ont causé du tort.
Mais s'il pardonne et fait preuve d'indulgence, son cœur et son corps seront alors parfaitement disponibles pour servir ses intérêts, chose nettement plus importante que cette vengeance.
La huitième :
Qu'il réalise qu'il ne veut se venger, obtenir son droit et gagner ce combat, que dans l'unique but de satisfaire sa propre personne et d'obtenir la victoire.
Alors que le Messager d'Allâh صلى الله عليه وسلم ne s'est jamais vengé pour lui même.
Si le meilleur serviteur d'Allâh et du plus noble d'entre eux était ainsi, ne voulant jamais se venger pour lui même.
Même si lui causer du tort revient à causer du tort à Allâh et que ceci est directement rattaché au droit religieux.
En effet, c'était le plus noble, le plus pur, celui qui était empreint de la plus grande des bontés et il était le plus éloigné de tous comportement vil, il mérite donc la plus grande révérence et le plus grand des respects.
Pourtant, il ne s'est jamais vengé pour lui même.
Comment se pourrait-il dès lors qu'un seul d'entre nous veuille se venger pour lui même alors qu'il sait parfaitement ce que son âme recèle comme mal et comme manquement ?!
Au contraire, l'être doté de clairvoyance réalise que son âme n'a pas assez de valeur pour qu'il cherche à la venger et qu'elle ne mérite pas qu'il s'impose cela.
La neuvième :
Si on lui cause du tort, soit lors d'une chose qu'il fait pour Allâh, ou en Lui obéissant ou en s'abstenant de commettre ce qu'Il lui a interdit, alors il doit patienter.
Il ne doit pas se venger, car il a subit un préjudice pour Allâh et sa récompense Lui incombe.
C'est pour cela que lorsque les croyants luttent dans le sentier d'Allâh, leur sang et leurs biens sont dédiés à Allâh et ne sont point garantis, car Allâh a acheté des croyants leurs personnes et leurs biens.
La récompense incombe donc à Allâh et non à la créature.
Et celui qui réclame une récompense aux créatures n'aura rien de la part d'Allâh. Allâh se charge de dédommager celui qui se sacrifie pour lui.
Par contre, s'il subit du tort dans l'accomplissement d'un péché, alors il ne pourra s'en prendre qu'à lui même et se remettre en question.
Ceci aura au moins le mérite de l'occuper et de l'empêcher de blâmer ceux qui lui ont causé du tort.
Et s'il subit un tort alors qu'il cherche à acquérir un bien matériel alors qu'il redouble de patience.
Car la possibilité d'acquérir d'autres biens matériels se présentera bien plus souvent que ces moments de patience.
Celui qui n'est pas capable de patienter sous la chaleur, la pluie, la neige, les difficultés du voyage et les bandits de grand chemin, qu'il abandonne le commerce.
Il est connu que celui qui veut vraiment obtenir une chose, déploie une quantité de patience proportionnelle à son degré de véracité dans l'acquisition de l'objet de ses désirs.
La dixième :
Qu'il sache qu'il bénéficie de la compagnie d'Allâh, de Son amour et de Sa satisfaction tant qu'il patiente.
Et lorsque Allâh offre sa compagnie à quelqu'un, Il écarte de lui toutes formes de torts et de nuisances, ce que nul n'est capable de faire parmi Ses créature.
Allâh dit (traduction rapprochée) :
"Patientez ! Certes Allâh est avec les patients" (sourate Al-Anfal verset 46)
Et Il dit (traduction rapprochée) :
"Allâh aime les patients" (sourate Al-Imran verset 146)
La onzième :
Qu'il sache que la patience équivaut à la moitié de la foi et qu'il ne doit pas troquer sa foi pour obtenir une victoire personnelle.
En patientant il conservera sa foi et la sauvegardera de tous manquements.
Et Allâh se fait Défenseur de ceux qui ont la foi.
La douzième :
Qu'il prenne conscience que la patience relève du contrôle de soi, de sa capacité à se dominer et à prendre le dessus sur son âme.
Et que lorsque l'âme est dominée et sous contrôle, il n'y a pas de risque qu'elle réduise son propriétaire à l'esclavage, l'emprisonne, ou l'expose aux dangers qui pourraient causer sa perte.
Mais s'il lui obéit, lui prête l'oreille et se laisse dominer par celle-ci, elle ne laissera pas en paix jusqu'à ce qu'il périsse ou qu'une miséricorde de Son Seigneur l'atteigne.
Même si à travers la patience il n'obtient que le bénéfice de prendre le dessus sur son âme et son démon, cela révélera le pouvoir de son cœur et la fermeté de ses armées (les membres), il s'épanouira donc, se renforcera et repoussera naturellement ses ennemis.
La treizième :
Qu'il sache que s'il patiente, Allâh lui donnera la victoire inéluctablement et Allâh est garant de celui qui patiente.
Qu'il confie donc le cas de son oppresseur à Allâh.
Quant à celui qui cherche à se venger, Allâh le confie à lui même et il sera considéré comme celui qui s'est donné la victoire.
Est-ce qu'il y a une comparaison possible entre celui dont Allâh est le Secoureur, et Il est le meilleur Secoureur, et celui qui cherche lui-même à se secourir tout en étant faible et impuissant par nature ?
La quatorzième :
Qu'il sache que s'il patiente et supporte ses torts, ceci poussera son opposant à cesser d'être injuste, à éprouver des regrets et à s'excuser.
Les gens le blâmeront aussi.
Il fera preuve de honte et de regrets - après lui avoir causé du tort - pour ce qu'il a fait.
Il deviendra même un amis pour lui et c'est le sens de la parole d'Allâh (traduction rapprochée) :
"Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. Mais (ce privilège) n’est donné qu’à ceux qui endurent et il n’est donné qu’au possesseur d’une grâce infinie." (sourate Fusilat verset 34-35)
La quinzième :
Il se peut que le fait de se venger et de confronter l'injuste provoque chez celui-ci un désir de faire plus de mal et décuple sa motivation.
Il va dès lors se mettre à élaborer des plans pour pouvoir atteindre et nuire, comme nous pouvons souvent le constater.
Alors que s'il avait fait preuve d'indulgence et d'endurance, il aurait été en sécurité de ce mal.
Et la personne dotée d'intelligence ne choisit pas un mal plus grand pour en repousser en moindre.
Combien de fois la vengeance et la confrontation ont engendré un mal dont la personne fut incapable de se prémunir.
Et combien de vies, de pouvoirs et de biens furent perdu par leur détenteur, alors que s'ils avaient pardonné, ils les auraient conservés.
La seizième :
Celui qui projette de se venger et de ne pas patienter tombera certainement dans l'injustice.
En effet, l'âme n'est pas capable de s'arrêter à la limite obligatoire en terme de justice, que ça soit par manque de science ou de volonté.
Il est donc fort probable qu'elle soit incapable de se limiter au simple fait de prendre son droit.
La colère s'empare de l'individu et lui fait perdre la raison au point de ne plus savoir ce qu'il dit ou fait.
Après avoir été l'oppressé qui attendait de recouvrer sa dignité et d'être secouru, il devient à son tour l'oppresseur attendant les représailles et les conséquences.
La dix-septième :
Qu'il sache que l'injustice dont il fut victime aura pour effet de lui effacer des mauvaises actions ou de l'élever en degré.
Mais s'il se venge, alors elle ne sera ni une cause d'expiation, ni d'élévation.
La dix-huitième :
Sa patience et son indulgence sont ses plus grandes armes contre son opposant.
En effet, celui qui endure et pardonne, sa patience et son indulgence seront une cause d'affaiblissement de son ennemi qui se mettra alors à éprouver de la peur et de la crainte, envers lui d'une part, mais aussi envers les gens plus généralement.
C'est d'ailleurs pour cela que les gens aiment en général, lorsqu'ils insultent quelqu'un ou lui causent du tort, que celui-ci riposte et leur rende, ainsi ils peuvent trouver le repos et se sentir délivrer de la gêne qui les habitait.
La dix-neuvième :
S'il pardonne, son opposant aura l'impression que l'auteur du pardon est au dessus de lui et qu'il l'a emporté.
Il ne cessera donc de se trouver inférieur à lui.
Et ceci suffit comme mérite au pardon.
La vingtième :
S'il pardonne et fait preuve d'indulgence, ceci est une bonne action, et la bonne action engendre une bonne action, qui engendre une bonne action et ainsi de suite. Ses bonnes actions ne cessent ainsi de s'accumuler.
En effet, la récompense d'une bonne action est une bonne action, comme la rétribution d'une mauvaise action est une mauvaise action.
Il se peut donc que ceci soit la cause de son salut et de son bonheur éternels, alors que s'il se venge et cherche à vaincre il n'en sera rien.
Jâmi' al-masâil - 1/168-174
Traduit par Abdoullah Abou Khouzaymah
Publié par la page Al-Firqatou An-Najiyatou
يُعِينُ العبدَ على هذا الصبر عدّةُ أشياءَ
[ أحدها ]
: أن يشهدَ أن الله سبحانه وتعالى خالقُ أفعالِ العباد، حركاتِهم وسَكَناتِهم وإراداتِهم، فما شاءَ الله كان، ومالم يشأ لم يكن، فلا يتحرك في العالم العُلْوِيّ والسّفليّ ذرَّة إلاّ بإذنه ومشيئتِه، فالعباد آلة، فانظر إلى الذي سَلَّطَهم عليك، ولا تَنظُرْ إلى فِعلِهم بكَ، تَسْتَرِحْ من الهمّ والغَمِّ
[ الثاني ]
: أن يَشْهَد ذُنُوبَه، وأنّ الله إنما سلَّطهم عليه بذنبه، كما قال تعالى
وَمَا أَصَابَكُمْ مِنْ مُصِيبَةٍ فَبِمَا كَسَبَتْ أَيْدِيكُمْ وَيَعْفُو عَنْ كَثِيرٍ - سورة الشورى: 30
فإذا شهد العبدُ أن جميع ما يناله منْ المكروه فسببُه ذنوبُه، اشتغلَ بالتوبة والاستغفار من الذنوب التي سلَّطهم عليه بسببها ، عن ذَمِّهم ولَومِهم والوقيعةِ فيهم. وإذا رأيتَ العبدَ يقع في الناس إذا آذَوْه، ولا يَرجع إلى نفسِه باللوم والاستغفار، فاعلمْ أن مصيبتَه مصيبةٌ حقيقية، وإذا تاب واستغفر وقال: هذا بذنوبي، صارتْ في حقّهِ نعمةً. قال علي بن أبي طالب – رضي الله عنه – كلمةً من جواهرِ الكلام
لا يَرجُوَنَّ عبدٌ إلاّ ربَّه، ولا يَخافَنَّ عبدٌ إلاّ ذنبَه
ورُوِي عنه وعن غيرِه
ما نزلَ بلاءٌ إلاّ بذنبٍ، ولا رُفِع إلاّ بتوبة
[ الثالث ]
: أن يشهد العبدُ حُسْنَ الثواب الذي وعده الله لمن عَفَا وصَبَر، كما قال تعالى
وَجَزَاءُ سَيِّئَةٍ سَيِّئَةٌ مِثْلُهَا فَمَنْ عَفَا وَأَصْلَحَ فَأَجْرُهُ عَلَى اللَّهِ إِنَّهُ لا يُحِبُّ الظَّالِمِينَ - سورة الشورى: 40
ولمّا كان الناسُ عند مقابلة الأذى ثلاثة أقسام: ظالم يأخذ فوق حقّه، ومقتصدٌ يأخذ بقدرِ حقِّه، ومحسنٌ يعفو ويترك حقَّه، ذَكَر الأقسامَ الثلاثة في هذه الآية، فأولها للمقتصدين، ووسطها للسابقين، وآخرها للظالمين
ويشهد نداءَ المنادي يوم القيامة
“إلاَ لِيَقُم مَن وَجَب أجرُه على الله”
أخرجه ابن أبي حاتم وابن مردويه وغيرهما عن ابن عباس وأنس. انظر “الدر المنثور” 7/359
، فلا يَقُمْ إلاّ من عفا وأصلح. وإذا شهِدَ مع ذلك فوتَ الأجر بالانتقام والاستيفاء، سَهُلَ عليه الصبر والعفو
[ الرابع ]
: أن يشهد أنه إذا عَفا وأحسنَ أورثَه ذلك من سلامةِ القلب لإخوانه، ونَقائِه من الغِشّ والغِلّ وطلبِ الانتقام وإرادةِ الشرّ، وحصَلَ له من حلاوة العفو ما يزيد لذّتَه ومنفعتَه عاجلاً وآجلاً، على المنفعة الحاصلة له بالانتقام أضعافًا مضاعفةً، ويدخل في قوله تعالى
والله يُحِبُّ اَلْمُحْسِنِينَ - سورة آل عمران: 134
، فيصير محبوبًا لله، ويصير حالُه حالَ من أُخِذَ منه درهمٌ فعُوضَ عليه ألوفًا من الدنانير، فحينئذٍ يَفرحُ بما منَّ الله عليه أعظمَ فرحًا يكون
[ الخامس ]
: أن يعلم أنه ما انتقم أحد قَطُّ لنفسه إلاّ أورثَه ذلك ذُلاًّ يجده في نفسه، فإذا عَفا أعزَّه الله تعالى، وهذا مما أخبر به الصادق المصدوق حيث يقول:
“ما زاد الله عبدًا بعَفْوٍ إلاّ عزًّا”
أخرجه مسلم (2588) عن أبي هريرة
. فالعزّ الحاصل له بالعفو أحبّ إليه وأنفع له من الَعزّ الحاصل له بالانتقام، فإنّ هذا عِزٌّ في الظاهر، وهو يُورِث في الباطن ذُلاًّ، والعفوُ ذُلٌّ في الباطن، وهو يورث العزَّ باطنًا وظاهرًا
[ السادس ]
– وهي من أعظم الفوائد – : أن يَشهدَ أن الجزاء من جنس العمل، وأنه نفسه ظالمٌ مذنب، وأنّ من عَفا عن الناس عَفَا الله عنه، ومن غَفَر لهم غَفَر الله له. فإذا شَهِدَ أن عفوه عنهم وصفحَه وإحسانَه مع إساءتِهم إليه سببٌ لأن يجزيه الله كذلك من جنس عمله، فيعفو عنه ويصفح، ويُحسِن إليه على ذنوبه، ويَسْهُل عليه عفوُه وصبرُه، ويكفي العاقلَ هذه الفائدةُ
[ السابع ]
: أن يَعلم أنه إذا اشتغلتْ نفسُه بالانتقام وطلب المقابلة ضاعَ عليه زمانُه، وتفرَّقَ عليه قلبُه، وفاتَه من مصالحِه مالا يُمَكِن استدراكُهُ، ولعلّ هذا أعظم عليه من المصيبة التي نالتْه من جهتهم، فإذا عفا وصَفحَ فَرغَ قلبُه وجسمُه لمصالحه التي هي أهمُّ عنده من الانتقام
[ الثامن ]
: أن انتقامَه واستيفاءَه وانتصارَه لنفسِه، وانتصارَه لها، فإن رسول الله صلى الله عليه وسلم ما انتقمَ لنفسِه قَطُّ، فإذا كان هذا خيرَ خلق الله وأكرمَهم على الله لم يَنتقِمْ لنفسِه، مع أن أَذَاه أَذَى الله، ويتعلّقُ به حقوق الدين، ونفسه أشرف الأنفُس وأزكاها وأبرُّها، وأبعدُها من كلّ خُلُقٍ مذمومٍ، وأحقُّها بكل خُلُقٍ جميلٍ، ومع هذا فلم يكن يَنتقِم لها، فكيف يَنتقِمُ أحدنا لنفسِه التي هو أعلم بها وبما فيها من الشرور والعيوب، بل الرجل العارف لا تُساوِي نفسُه عنده أن ينتقم لها، ولا قدرَ لها عنده يُوجِبُ عليه انتصارَه لها
[ التاسع ]
: إن أُوذِيَ على ما فعلَه لله، أو على ما أُمِرَ به من طاعتِه ونُهِي عنه من معصيتِه، وجبَ عليه الصبرُ، ولم يكن له الانتقام، فإنّه قد أوذِي في الله فأجرُه على الله. ولهذا لمّا كان المجاهدون في سبيل الله ذهبتْ دماؤهم وأموالُهم في الله لم تكن مضمونةً، فإن الله اشترى منهم أنفسهم وأموالهم، فالثمن على الله لا على الخلق، فمن طلبَ الثمنَ منهم لم يكن له على الله ثمنٌ، فإنه من كان في الله تَلَفُه كان على الله خَلَفُه، وإن كان قد أُوذِي على مصيبة فليَرجعْ باللومِ على نفسِه، ويكون في لَومِه لها شُغْلٌ عن لَومِه لمن آذاه، وإن كان قد أُوذِي على حظّ فليُوطِّن نفسَه على الصبر، فإنّ نيلَ الحُظوظِ دونَه أمرٌ أَمَرُّ من الصَّبر، فمن لم يصبر على حرِّ الهَوَاجر والأمطارِ والثلوج ومشقةِ الأسفارِ ولصوصِ الطريقِ، وإلاّ فلا حاجةَ له في المتاجر
وهذا أمر معلوم عند الناس أنّ مَن صدَقَ في طلب شيء من الأشياء بُدِّل من الصبر في تحصيله بقدر صدقِه في طلبِه
[ العاشر ]
: أن يَشهدَ معيَّهَ الله معه إذا صَبَر، ومحبَّهَ الله له إذا صَبَر، ورِضاه. ومن كان الله معه دَفَع عنه أنواعَ الأذى والمضرَّات مالا يَدفعُه عنه أحدٌ من خلقِه، قال تعالى
وَاصْبِرُوا إِنَّ اللَّهَ مَعَ الصَّابِرِينَ - سورة الأنفال: 46
وقال تعالى
وَاللَّهُ يُحِبُّ الصَّابِرِينَ - سورة آل عمران: 146
[ الحادي عشر ]
: أن يَشهد أن الصبرَ نِصفُ الإيمان، فلا يبدّل من إيمانه جَزاءً في نُصرةِ نفسِه، فإذا صَبَر فقد أَحرزَ إيمانَه، وصانَه من النقص، والله يدفع عن الذين آمنوا
[ الثاني عشر ]
: أن يشهد أنّ صبرَه حكمٌ منه على نفسِه، وقَهرٌ لها وغَلَبةٌ لها، فمتَى كانتِ النفسُ مقهورةً معَه مغلوبةً، لم تطمعْ في استرقاقِه وأَسْرِه وإلقائِه في المهالك، ومتى كان مطيعًا لها سامعًا منها مقهورًا معها، لم تزَلْ به حتَّى تُهلِكَه، أو تتداركَه رحمةٌ من ربِّه. فلو لم يكن في الصبر إلاّ قَهرُه لنفسِه ولشيطانِه، فحينئذٍ يَظهرُ سلطانُ القلبِ، وتَثبُتُ جنودُه، ويَفرَحُ ويَقوَى، ويَطْرُد العدوَّ عنه
[ الثالث عشر ]
: أن يعلم أنه إن صبرَ فاللهُ ناصرُه ولابُدَّ، فاللهُ وكيلُ من صَبر، وأحالَ ظالمَه على الله، ومن انتصَر لنفسِه وكلَهُ اللهُ إلى نفسِه، فكان هو الناصر لها. فأينَ مَن ناصرُه اللهُ خيرُ الناصرين إلى مَن ناصِرُه نفسُه أعجز الناصرين وأضعفُه؟
[ الرابع عشر ]
: أن صَبْرَه على من آذاه واحتمالَه له يُوجِبُ رجوعَ خَصْمِه عن ظُلمِه، ونَدامتَه واعتذارَه، ولومَ الناسِ له، فيعودُ بعد إيذائِه له مستحييًا منه نادمًا على ما فعلَه، بل يَصيرُ مواليًا له. وهذا معنى قوله تعالى
ادْفَعْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ فَإِذَا الَّذِي بَيْنَكَ وَبَيْنَهُ عَدَاوَةٌ كَأَنَّهُ وَلِيٌّ حَمِيمٌ
وَمَا يُلَقَّاهَا إِلَّا الَّذِينَ صَبَرُوا وَمَا يُلَقَّاهَا إِلَّا ذُو حَظٍّ عَظِيمٍ - سورة فصلت: 34-35
[ الخامس عشر ]
: ربّما كان انتقامُه ومقابلتُه سببًا لزيادة شرِّ خصمِه، وقوّةِ نفسِه، وفكرته في أنواع الأذى التي يُوصِلُها إليه، كما هو المشاهَد. فإذا صبر وعفا أَمِنَ من هذا الضرر، والعاقلُ لا يختارُ أعظمَ الضررين بدَفْعِ أدناهما. وكم قد جلبَ الانتقامُ والمقابلةُ من شرٍّ عَجَزَ صاحبُه عن دفعِه، وكم قد ذهبتْ نفوس ورِئاسَات وأموال لَو عفا المظلومُ لبقيتْ عليه
[ السادس عشر ]
: أنّ من اعتادَ الانتقام ولم يَصبِرْ لابُدَّ أن يقعَ في الظلم، فإنّ النفس لا تَقتصِرُ على قدرِ العَدْل الواجب لها، لا علمًا ولا إرادةً، وربما عجزت عن الاقتصار على قدرِ الحقَّ، فإنّ الغضبَ يَخرُجُ بصاحبه إلى حدٍّ لا يَعقِلُ ما يقول ويفعل، فبينما هو مظلوم يَنتظِرُ النَّصْرَ وَالعِز، إذ انقلبَ ظالمًا يَنتظِرُ المقتَ والعقوبةَ
[ السابع عشر ]
: أنّ هذه المَظْلَمةَ التي ظُلِمَها هي سبب إمّا لتكفيرِ سيئتِه، أو رَفْعِ درجتِه، فإذا انتقمَ ولم يَصبِرْ لم تكنْ مُكفِّرةً لسيئتِه ولا رافعةً لدرجتِه
[ الثامن عشر ]
: أنّ عفوَه وصبرَه من أكبر الجُنْدِ له على خَصْمِه، فإنّ من صَبَر وعفا كان صبرُه وعفوه مُوجِبًا لذُل عدوِّه وخوفِه وخَشيتِه منه ومن الناس، فإنّ الناس لا يسكتون عن خصمِه، وإن سَكتَ هو، فإذا انتقمَ زالَ ذلك كلُّه. ولهذا تَجِدُ كثيرًا من الناس إذا شَتَم غيرَه أو آذاه يُحِبُّ أن يَستوفيَ منه، فإذا قابله استراحَ وألقَى عنه ثِقلاً كان يجده
[ التاسع عشر ]
: أنه إذا عفا عن خصمِه استشعرتْ نفسُ خصمِه أنه فوقَه، وأنه قد رَبِحَ عليه، فلا يزال يرى نفسَه دونَه، وكفى بهذا فضلاً وشرفًا للعفو
[ العشرون ]
: أنه إذا عفا وصَفَحَ كانت هذه حسنةً، فتُوَلِّدُ له حسنةً أخرى، وتلك الأخرى تُولِّدُ له أخرى، وهَلُمَّ جَرًّا، فلا تزال حسناتُه في مزيد، فإنّ من ثواب الحسنةِ الحسنة، كما أنّ من عقاب السيئةِ السيئة بعدها. وربَّما كان هذا سببًا لنجاتِه وسعادتِه الأبدية، فإذَا انتقم وانتصرَ زال ذلك ” انتهى
جامع المسائل لشيخ الإسلام ابن تيمية - 1/ 168 – 174
ابن تيمية : تعلم تحمل أذى الآخرين | شبكة سحاب السلفية
http://www.sahab.net/home/?p=1061
Cheikh Ul-Islam Taqiyud-din Ibn Taymiyyah - الشيخ الإسلام بن تيمية
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