Les faits se sont produits tôt ce vendredi à 8h30 à la mosquée de La Grande-Combe. La victime, qui n’a pas été identifiée, a été retrouvée morte quelques heures après. Le suspect a pris la fuite.
Entre « 40 et 50 » coups de couteau
Pour le moment, le mobile de l’acte est encore indéterminé. La victime aurait reçu « 40 ou 50 coups de couteau », selon de premières constatations qui devront être précisées par l’autopsie, a souligné le procureur. Son corps, a été découvert « lorsque les autres fidèles sont arrivés pour la prière du vendredi à la mosquée », a-t-il ajouté. L’identité de la victime demeure inconnue.
L’enquête, qui « ne fait que commencer », a insisté le magistrat, a été confiée au groupement de gendarmerie du Gard et à la section de recherche (SR) de Nîmes.
La victime était venue « faire le ménage »
Alors que le suspect était toujours activement recherché ce samedi après-midi, le mobile de son acte restait encore incertain. On ignore ce que l’auteur venait faire dans cette mosquée — où personne ne le connaît — ni s’il avait prémédité son geste. « Manifestement, il ne connaissait pas sa victime », indique au Parisien le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini. Il précise : « L’acte gratuit à connotation raciste ou islamophobe fait partie de nos pistes de travail. »
Aboubakar, l’homme mortellement touché, de nationalité malienne et âgé d’environ 22 ans, était un habitant du quartier de Trescol, voisin de la mosquée Khadidja. Le lieu de culte est un bâtiment modeste, de plain-pied, installé le long du quai qui longe la rivière du Gardon d’Alès, en contrebas d’une voie ferrée à l’écart de Grand-Combe.
Selon des témoins cités par le journal Midi Libre, Aboubakar vivait de longue date dans cette commune défavorisée de 5 000 habitants. Il avait obtenu il y a quelques années un CAP de maçonnerie au lycée privé Pasteur. Selon le président de la mosquée, toujours cité par le quotidien, le jeune homme était arrivé vers 8 heures sur les lieux pour « faire le ménage » avant la grande prière du vendredi.
Aboubakar prie agenouillé, l’auteur frappe par surprise
Selon les éléments de vidéosurveillance consultés par les enquêteurs, Aboubakar est alors seul dans la salle aménagée d’un tapis vert. Arrive quelques minutes plus tard un deuxième homme qui se place « debout à côté de lui en position de prière », indique le procureur.
Ils échangent quelques mots, mais Aboubakar ne lui prête pas particulièrement attention et continue de prier. Il s’agenouille. L’auteur sort un couteau à longue lame et poignarde par surprise son voisin, qui n’a aucune possibilité de réagir. Il s’éloigne, puis s’acharne à nouveau sur sa victime. Enfin, il sort son téléphone portable, dit quelques mots et insultes, et porte encore d’autres coups.
C’est aux alentours de 11 heures que les premiers croyants ont trouvé le corps inanimé d’Aboubakar. Ils ont immédiatement appelé les secours. L’auteur des faits a de son côté envoyé sa vidéo via la messagerie Discord, elle a ensuite été supprimée.