En chantier depuis près de dix ans, le lieu de culte va ouvrir tous les jours à partir de ce vendredi. Elle sera l’une des plus grandes du département.
Dans
l’immense salle de prières, le sol est encore recouvert d’une austère
moquette provisoire. Le lustre monumental, voué à être suspendu sous le
dôme de verre au centre de la pièce, repose dans des cartons. Un
bâtiment annexe est toujours en travaux.
Mais l’essentiel est acquis. À partir de ce vendredi, les fidèles pourront accéder quotidiennement à la grande mosquée de la rue Barbusse, à Saint-Denis. L’édifice a mis près de dix ans à sortir de terre, sur un terrain à quelques minutes à pied du métro Université.
Le lieu, identifiable à son minaret haut de plus de 20 m - et encore
inachevé - a reçu le feu vert de la commission de sécurité. C’est ce
qu’indique l’association cultuelle Amal, porteuse du projet.
« Au moment où le ramadan approche, c’est une grande satisfaction »,
note Hakim Rebiha, porte-parole de l’association (et adjoint - sans
étiquette - au maire PCF).
Elle ouvrait déjà ponctuellement
Et une bouffée d’air pour les pratiquants de Saint-Denis, confrontés récemment à la fermeture d’un lieu de culte en centre-ville, le centre Tawhid, gérée par une autre association.
«
Il fallait trouver un endroit accueillant toute la communauté. La
population de Saint-Denis a beaucoup augmenté. La mosquée Bilal [NDLR : une salle de prière], que notre association gère, ne suffisait pas non plus », souligne encore Hakim Rebiha.
Voilà cinq ans que la nouvelle mosquée ouvrait ponctuellement au
moment du ramadan. Elle peut accueillir jusqu’à 2 500 personnes pour le
prêche du vendredi (qui attire le plus de monde). Les hommes disposent
d’un espace de 1100 m2 ; les femmes d’une mezzanine de 300 m2.
Une toiture végétalisée, des panneaux solaires…
Arpentant
les lieux avec fierté, Hakim Rebiha et Ahmed Jamaleddine, trésorier de
l’association, pointent les luminaires de laiton doré, « fabriqués en
Egypte », le pupitre de bois où s’installera l’imam, mais aussi le
parking en sous-sol de 170 places. Ils insistent aussi sur les vertus
écologiques du lieu, doté d’un bassin de récupération des eaux
pluviales, et bientôt d’une toiture végétalisée et de panneaux solaires.
Et bientôt une école privée ? Car dans un bâtiment attenant à la
mosquée s’est installée une véritable petite académie de neuf classes.
Pupitres alignés, tableau blanc, salle des maîtres… Gérée par
l’association Afnane (pendant culturel de l’association Amal) elle
accueille déjà, chaque week-end, par groupes successifs, des centaines
d’enfants de 6 à 12 ans, pour des cours d’arabe littéraire et du soutien
scolaire.
« Aucun don » provenant d’Etats étrangers
Ce
sont des bénévoles, « universitaires ou étudiants », qui se chargent
d’assurer l’enseignement. « À moyen terme, l’idée est d’ouvrir une école
primaire privée. Il y a une vraie demande », indique Hakim Rebiha, par
ailleurs enseignant au lycée Paul-Eluard.
L’édification de la
mosquée a coûté au total environ 7 M € (dont 665 000 € déboursés pour
l’achat du terrain de 4000 m2). Une somme « intégralement financée par
les dons, de particuliers ou d’associations, parfois installés hors de
France… Mais jamais d’Etats étrangers », assure Ahmed Jamaleddine. La
lente rentrée des dons explique en grande partie la durée du chantier.
DE NOMBREUX CHANTIERS DANS LE 93
La
construction de la mosquée de Saint-Denis s’achève, d’autres
s’annoncent. Ce jeudi à La Courneuve, le maire (PCF) Gilles Poux signait
deux baux emphytéotiques, pour la construction d’une mosquée et d’un
centre culturel musulman.
Dans le 93 comme ailleurs, le terme de « mosquée » a longtemps désigné le pavillon, l’appartement, ou le hangar transformé en salle de prières pour les fidèles.
Mais depuis 14 ans, le territoire voit éclore les «
mosquées-cathédrales » comme les appelle M’hamed Henniche, président de
l’union départementale des associations musulmanes.
Des lieux
identifiables à leur architecture, parfois surmontés d’un dôme ou d’un
minaret et souvent dotés d’un centre culturel. La première mosquée de ce
type a été inaugurée à Bondy en 2005, avant Tremblay, Bagnolet, Aulnay, Saint-Ouen, Epinay et Drancy.
D’autres
chantiers sont désormais très avancés à Bobigny et Stains. À Pantin,
l’association porteuse du projet vient d’acquérir un terrain ; à
Aubervilliers, un bail a été signé il y a un mois pour la construction
d’un lieu de culte.
leparisien.fr/
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