Des familles de la bande de Gaza pleurent leurs proches, tués lors du récent bombardement par l’armée israélienne
Comme beaucoup d’autres à Gaza, les familles al-Madhoun, Abul-Jidyan et al-Ghazali espéraient être en sécurité chez elles.
Mais cet espoir a été brisé au cours du weekend, lorsqu’un déluge de
bombes israéliennes s’est abattu sur les Palestiniens de l’enclave
côtière assiégée.
« Vendredi, ma fille Iman m’a téléphoné et m’a invité à partager l’iftar avec elle, son mari et la petite Maria, le premier jour du Ramadan », témoigne Siham Hassouna, 56 ans, à Middle East Eye. « Elle est morte et j’ai tout perdu. »
Iman, 30 ans, sa fille Maria, 4 mois, et son mari Ahmad al-Ghazali,
31 ans, ont été tués dimanche dans leur appartement de Beit Lahiya, une
ville du nord de la bande de Gaza.
Ils figurent parmi les 29 Palestiniens au
moins, dont deux femmes enceintes, tués lors des frappes aériennes
israéliennes sur le territoire palestinien au cours du weekend.
Siham a indiqué que sa fille avait déjà acheté des vêtements pour son
bébé afin de célébrer l’Aïd, la fête marquant la fin du mois sacré du
Ramadan, lequel a débuté dimanche soir. Mais le nourrisson n’aura jamais
l’occasion de les porter.
Perdre une âme
« Qui portera ces beaux vêtements maintenant ? Personne. Que Dieu
consume les cœurs de ceux qui consument les nôtres », se désole Siham.
Les violences ont commencé vendredi lorsque l’armée israélienne et le
groupe combattant Jihad islamique ont échangé des coups de feu après
que celle-ci a tué quatre Palestiniens à Gaza.
Au cours des deux jours qui ont suivi, des centaines de roquettes ont
été lancées sur Israël depuis Gaza, tandis que l’armée israélienne a
pilonné l’enclave assiégée avec des frappes aériennes et l’artillerie.
Quatre Israéliens ont également été tués par des roquettes tirées depuis Gaza.
Tandis que la violence menaçait de déboucher sur une guerre totale, un cessez-le-feu a été conclu lundi matin entre les factions israélienne et palestinienne.
Les Palestiniens de Gaza disent n’avoir plus, une fois encore, qu’à ramasser les morceaux.
Selon le ministère palestinien du Travail et du Logement à Gaza, au
moins 130 appartements ont été complètement détruits, tandis que
700 autres ont été partiellement endommagés lors de l’attaque
meurtrière.
Salim al-Hindi, père de quatre enfants, explique à MEE que
son appartement a été détruit, faisant ainsi de lui un sans-abri.
« Perdre une maison, c’est comme perdre une âme », confie-t-il.
Al-Hindi se retrouve confronté au difficile défi de trouver un
logement pour lui et sa famille. Pour l’instant, ils vivent chez des
proches.
« Je suis au chômage et je n’ai pas d’argent pour louer une nouvelle
maison confortable », témoigne-t-il. « Je vis encore avec mes proches,
mais jusqu’à quand ? Très bientôt, ils me demanderont de partir. Même
s’ils ne le font pas, je dois partir parce que ma famille et moi sommes
hébergés dans une seule pièce. »
Familles en deuil
À l’instar des al-Ghazali et de nombreuses autres familles à Gaza, la
famille de Hani Abu Shaar est en deuil en ces premiers jours du
Ramadan.
Cet homme de 37 ans a été tué lorsqu’un missile aérien israélien a
frappé le domicile de sa famille à Rafah, dans le sud de Gaza.
Avant sa mort, Abu Shaar avait demandé à sa femme, Ibtisam, de
préparer du mloukhiya, un plat populaire, pour rompre le jeûne la
première nuit de Ramadan.
« Il est allé faire les courses samedi après-midi. Il a acheté tout
ce dont nous avions besoin pour le Ramadan. Ce soir-là, nous nous sommes
assis et avons partagé un bon moment ensemble sans nos enfants. Le
lendemain, il est décédé », raconte Ibtisam, 33 ans.
Elle confie à MEE qu’elle ne peut pas imaginer ce que serait le Ramadan sans son mari.
Il la réveillait généralement avec ses trois frères et sœurs pour
partager le repas avant l’aube, appelé suhur, tous les jours du mois
sacré.
« Désormais, nous sommes seuls », dit-elle gravement. « Qui le remplacera ? »
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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