La mère de famille a donné ses premiers signes de conscience en juin 2018 dans un hôpital allemand.
Elle
avait 32 ans quand elle a frôlé la mort. Elle en a désormais près de 60
et n’a pas eu conscience du temps qui passait. Munira Abdulla, une
femme originaire d’Abu Dhabi, plongée dans le coma depuis 27 ans, s’est
miraculeusement réveillée l’année dernière, relate cette semaine le
média émirati The National.
En
1991, Munira Abdulla a survécu à un grave accident de voiture quand sa
voiture est entrée en collision avec un bus scolaire dans l’est de ce
pays du Golfe. Assise à l’arrière du véhicule, la jeune mère de famille a
protégé son fils Omar, âgé de 4 ans, avec son corps et a subi de
sévères blessures cérébrales. Le petit garçon s’est en est sorti avec
quelques bleus.
Munira, de son côté, a été plongée dans le coma aux Emirats Arabes
Unis avant d’être transférée dans un hôpital de Londres. Elle est
ensuite revenue dans son pays, dans un hôpital d’Al Ain, où elle a
séjourné plusieurs années. Durant cette période, elle est nourrie par un
tube et subit, toujours dans le coma, de nombreuses séances de
physiothérapie pour éviter que ses muscles ne s’affaiblissent.
Des traitements pour renforcer ses muscles
De
son côté, son fils partage son temps entre sa vie quotidienne et les
visites au chevet de sa mère. Alerté par la situation extraordinaire de
cette famille qui paie comme elle peut les frais médicaux, le
gouvernement émirati accorde en 2017 une allocation à Munira pour
qu’elle puisse être hospitalisée en Allemagne et y bénéficier d’un
programme adapté. Près de Munich, elle subira plusieurs traitements pour
renforcer ses muscles et contrôler son épilepsie.
Les médecins de Munira sont alors persuadés qu’elle ne reprendra
jamais conscience. Jusqu’à ce mois de juin 2018, où elle balbutie
quelques mots. Son fils raconte qu’il se disputait avec quelqu’un dans
la chambre de Munira quand elle a réagi. « Elle faisait des bruits
bizarres, j’ai alors appelé les médecins pour qu’ils l’examinent […]
Tout était normal ont-ils dit. »
« C’est mon nom qu’elle a prononcé en premier »
Toujours
selon le témoignage d’Omar, « trois jours plus tard, je me suis
réveillé car quelqu’un m’appelait […] C’était elle, elle appelait mon
nom. J’étais fou de joie. Pendant des années, j’ai rêvé de ce moment et
c’est mon nom qu’elle a prononcé en premier. »
La patiente aurait
ensuite appelé des membres de sa famille et aurait été très agitée,
comme si elle revivait l’accident, raconte son fils. « Maintenant, elle
peut nous dire quand elle souffre, et on peut avoir des conversations
avec elle si le sujet l’intéresse ». […] Parfois elle me réveille pour
que je prie avec elle. Elle me donne le verset et une fois que j’ai
commencé à réciter, elle continue ». La bientôt sexagénaire poursuit
désormais son traitement à Abu Dhabi.
« Je n’ai jamais perdu
espoir, j’ai toujours eu le sentiment qu’elle se réveillerait un jour »,
confie le fils, âgé aujourd’hui de 31 ans. L’histoire de Munira est
exceptionnelle, précise bien The National, qui note que la plupart des comas n’excèdent pas deux à quatre semaines.
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