Modification de la loi de 1905,
associations de financement du culte musulman, CFCM… A quoi faut-il
s’attendre en 2019 ? L’Islam pourrait être l’un des sujets les plus
importants de l’année qui débute.
Si les Gilets jaunes ont permis aux musulmans français de vivre une
trêve des confiseurs plutôt sereine, nul doute que, cette année encore,
il devrait être question d’Islam un peu, beaucoup, passionnément.
Notamment parce que la réforme du culte musulman est l’un des enjeux
majeurs du ministre de l’Intérieur en 2019. Promise pour début 2018,
puis pour la fin de l’année, la réforme du culte musulman tarde à venir.
Emmanuel Macron ne semble pas vraiment savoir où il va, malgré ces
grandes déclarations à ce sujet lors d’un dîner du CFCM en 2017. Gérard
Collomb parti de la place Beauvau, la tâche revient désormais à
Christophe Castaner. Son premier chantier : réformer la loi de 1905.
Au travers de cet amendement de la loi de 1905,
c’est bel et bien le culte musulman qui est visé.
C’est d’ailleurs le
dossier prioritaire pour le ministre de l’Intérieur qui pourrait ainsi
prendre enfin une dimension politique intéressante. En modifiant la loi
sur la séparation des Eglises et de l’Etat, il s’agit notamment
d’inciter les associations cultuelles à passer sous statut
d’associations loi 1905 et non 1901. Objectif : détacher l’« Islam de
France » des influences étrangères.
Mais au-delà de l’amendement de la loi de 1905, qui prendra du temps,
il sera aussi question de tambouilles dans les instances de l’« Islam
de France ».
Au Conseil français du culte musulman, il s’agit notamment
de préparer la réforme et les élections dans cinq mois.
La présidence
tournante est promise à l’Algérie, mais Ahmet Ogras, le président
actuel, espère bien modifier le mode de scrutin. Il doit aussi mettre
sur les rails son Association pour le financement et le soutien du culte musulman (AFSCM) lancée cet été dans la précipitation.
C’est certainement là l’enjeu réel de l’« Islam de France » en 2019 :
qui mettra la main sur la manne financière générée par le halal et le
hajj : outre le CFCM, Hakim El Karoui devrait lancer, malgré un manque
de soutien évident, son AMIF, une association censée collecter des taxes
halal et hajj.
Marwan Muhammad, avec la Consultation des musulmans, a
lui aussi besoin de fonds pour faire fonctionner son organisation
participative. L’ancien directeur du CCIF a bien avancé et bénéficie, à
la différence des autres acteurs de cet « Islam de France », d’un socle
solide. Affaire à suivre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire