Un vaste coup de filet a été mené ce week-end contre un groupuscule d’ultra-droite projetant des attentats.
Dix
personnes liées à l’ultra-droite ont été interpellées dans la nuit de
samedi à dimanche dans toute la France, notamment deux en Corse, par les
services antiterroristes dans le cadre d’une enquête sur des projets
d’attaques ciblant des musulmans.
Ces interpellations ont été menées par
la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure), dans le cadre
d’une information judiciaire ouverte par la section antiterroriste du
parquet de Paris le 14 juin.
L’opération antiterroriste s’est
déroulée en région parisienne, en Corse-du-Sud, dans le Cher, en
Haute-Vienne et en Charente-Maritime.
Les suspects, âgés de 32 ans
à 69 ans, avaient « un projet de passage à l’acte violent aux contours
mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane »,
a précisé une source proche de l’enquête. Une autre source a indiqué
que ce groupe visait « des cibles présumées en lien avec l’islam radical
».
Un ancien policier parmi les interpellés
Selon
nos informations, parmi les interpellés figure Guy S., ancien policier à
la retraite âgé de 65 ans, vivant en Charente-Maritime. Il est suspecté
de diriger le groupe d’ultra-droite, appelé AFO
(« Action des forces
opérationnelles »).
Ce groupe est une structure clandestine et
dissidente longtemps mise en sommeil et réactivée par ce Guy S. dans la
volonté de lutter contre un soi-disant péril islamiste et d’en faire un
groupe plus offensif.
Le
groupe est suspecté d’avoir voulu acquérir des armes et s’en prendre à
la communauté musulmane.
L’enquête a débuté en avril dernier, en
préliminaire, lorsque la DGSI a découvert que le groupe confectionnait
des grenades artisanales et s’entraînait.
Des armes retrouvées lors des perquisitions
Parmi
les cibles potentielles de AFO : des imams radicaux, des détenus
islamistes ou encore des femmes voilées choisies au hasard. Des projets
meurtriers auraient été évoqués lors de réunions secrètes.
Plusieurs
armes à feu ont été découvertes lors des perquisitions et certains
suspects auraient évoqué la fabrication de grenades et explosifs. Les
dix hommes, pour la plupart inconnus de la police, sont placés en garde à
vue pour 96 heures.
«Je salue l'engagement constant de la DGSI
qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action
violente, d'où qu'elle vienne », a réagi Gérard Collomb, le ministre de
l’Intérieur.
En octobre 2017, un précédent coup de filet avait conduit à l’arrestation d’une dizaines de militants d’extrême droite pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle», à Marseille et en Seine-Saint-Denis.
Tous
les protagonistes étaient soupçonnés d’appartenir au groupe OAS, nom
donné en référence au sigle de l’Organisation de l’armée secrète,
responsable d’une campagne sanglante contre l’indépendance de l’Algérie
au début des années 1960.
Leur objectif était de commettre un
attentat visant des lieux de cultes musulmans, des hommes politiques,
des migrants ou encore des militants antifascistes.
Dominique
Sopo, président de SOS Racisme, a dénoncé ce dimanche « les multiples
discours réactionnaires qui, dans l'espace public, démonisent les
musulmans, se sentent suffisamment soutenus pour passer de leur
pensée-poubelle («La France submergée par des musulmans derrière chacun
desquels se cache un islamiste ») à des actes sanglants. »
http://www.leparisien.fr/faits-divers/corse-un-homme-proche-de-l-extreme-droite-interpelle-lors-d-une-operation-antiterroriste-24-06-2018-7791342.php#xtor=AD-1481423551
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