Dans la droite ligne des taxis roses qui ont fleuri dans les paysages
urbains du Caire et de Karachi, les cités phares et grouillantes de
monde d’Egypte
et du Pakistan, Rabat pourrait se doter d’une flotte de bus habillée
aux couleurs emblématiques de la féminité, afin de lutter contre le
harcèlement dans les transports en commun.
L’idée a germé dans l’esprit du maire de la capitale du Maroc,
Mohammed Sadiki, et n’en est encore qu’au stade de la réflexion, mais
ce dernier s’en est fait son fervent promoteur lors de la clôture de la
15ème campagne nationale contre la violence faite aux femmes.
Convaincu que ces bus, où seules les femmes seront les bienvenues à
bord, sont susceptibles de constituer la parade idéale pour enrayer un
véritable fléau, l’édile est conforté dans le bien-fondé de sa démarche
par l’accueil très positif que lui ont réservé ses concitoyennes. En
effet, la plupart d’entre elles ne supportent plus que leurs trajets
soient émaillés de mains baladeuses, de frottements, de vulgarités, et
virent au cauchemar.
« Je veux faire reculer les cas de violence et de
harcèlement dont les femmes sont victimes », a déclaré Mohammed Sadiki,
en assurant que le conseil municipal, bien qu’agité par certaines
dissensions sur le sujet, notamment sur le plan du coût de l’opération,
attache « une grande importance à la lutte contre la violence à l’égard
des femmes ».
« Bien que nous soyons une société musulmane censée rendre justice
aux opprimés, les sociétés occidentales sont mieux loties dans ce
domaine parce qu’elles rejettent la violence contre les femmes et y font
face », a-t-il renchéri.
S’ils cristallisent déjà bien des attentes, les bus parés du rose,
symbole de la protection des femmes dans leurs déplacements quotidiens,
ne vont pas pour autant émerger demain dans les rues de Rabat, au grand
regret de celles qui y voient des remparts contre une violence
ordinaire.
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