Au moins 235 personnes ont été tuées vendredi dans une attaque contre un lieu de prière dans le nord du Sinaï menée par des hommes armés à l'heure de la grande prière, l'une des plus meurtrières en Egypte ces dernières années.
L’attaque terroriste qui a fait au moins 235
morts vendredi au nord du Sinaï est exceptionnelle par son ampleur et
par sa cible. L’assaut contre les fidèles d’une petite mosquée en
bordure du village de Bir Al-Abed, dans le désert, à l’ouest d’Al-Arich,
la capitale de la province du Nord-Sinaï, pendant la prière du
vendredi, a été d’une violence inouïe, selon les premiers témoignages
des correspondants des médias arabes.
Le chef d’une tribu locale a raconté qu’une «première
explosion s’est produite au moment à la fin de la prière, tandis que les
fidèles qui sortaient de la mosquée ont été mitraillés par des hommes
armés à bord de voitures 4x4.» Les chaines de télévision
égyptiennes ont montré les corps ensanglantés à l’intérieur de la
mosquée. L’assaut s’est poursuivi par des tirs nourris sur les premières
ambulances arrivées pour évacuer les victimes.
Massacres
Fréquents dans la région, les attentats revendiqués par des
groupes jihadistes proches de l’Etat islamique visent la plupart du
temps les forces de sécurité égyptiennes.
Plusieurs attaques ont fait
des massacres parmi les Coptes, chrétiens égyptiens.
En février, les chrétiens d’Al-Arich avaient fui en masse après une série d’attaques violentes visant leur communauté.
Les
jihadistes ont aussi décapité l’an dernier un chef soufi, l’accusant de
pratiquer la magie, et kidnappé plusieurs adeptes du soufisme, libérés
après s’être «repentis». Mais jamais une mosquée sunnite, courant
auquel appartiennent la quasi-totalité des musulmans égyptiens, n’avait
auparavant été prise pour cible auparavant.

Seules des attaques contre des mosquées chiites ont été
revendiquées par l’EI, notamment en Arabie Saoudite et en Irak.
Des
sources citées par la chaîne d’information Al-Arabiya ont
expliqué que la mosquée visée suivait un courant Soufi, courant mystique
considéré comme hérétique par les intégristes extrémistes.
Mais
d’autres ont souligné que la mosquée était fréquentée par des hommes des
forces de sécurité et de l’armée égyptiennes ou encore par des tribus
locales qui coopèrent avec eux dans la lutte contre les jihadistes.
L’opération meurtrière qui n’a pas encore été revendiquée a
mis l’Egypte en état de choc. La présidence égyptienne a décrété trois
jours de deuil national en hommage aux victimes.
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