Les
événements de notre histoire d'aujourd’hui se déroulent dans la
péninsule arabe et plus précisément dans une région entre le Yémen et
l’Oman qu’on appelle «AlRob‘ Al-khaly » (le quart vide). Cette région a
un autre nom dans le Coran qui est celui de « Al-‘ahqâf » (les dunes ou
les sables mouvants). La région d’Al-‘ahqâf était, au temps du peuple de
Hoûd, une région verte, fertile et pleine de rivières. Mais, suite à la
désobéissance de ce peuple et son ingratitude envers Dieu, la région
fut transformée en un désert et resta comme témoin sur ce qui s’y était,
jadis, passé.
Hoûd fut le premier prophète après le déluge
Après
la fin du déluge, le premier prophète envoyé fut Hoûd. Il a été envoyé
parmi la tribu de ‘Aad, un nom qui signifie le retour, car ils sont les
premiers humains qui ont peuplé la terre après le déluge. Ils ont
incarné le retour à la vie, mais ils ne l'ont pas compris et Dieu les a
anéantis. Hoûd était arabe. Abû dhar raconte dans un hadith rapporté
par Ibn Habbâne :
«
Le prophète me cita les prophètes et les messagers de Dieu et me dit
que parmi eux, quatre sont arabes : Hoûd, Saleh, Chu‘aïb et ton
prophète, Abû dhar ».
Hoûd
était le petit fils de Sâm qui est lui-même le fils de Noé. Noé est le
petit fils du prophète Idris ‘Enoch’ qui est lui-même le petit fils de
Chu‘aïb qui est à son tour un petit fils d’Adam. Notons que tous les
prophètes sont d'une même famille.
La tribu de ‘Aad
La
génération qui suivit Noé était croyante et resta obéissante à Dieu.
Ils ont vu la grâce d’Allah qui les sauva du grand déluge et n’osaient
pas Lui désobéir.
La
descendance de Noé resta croyante pendant deux générations et ce n’est
qu’au bout de la troisième que Satan commença à introduire l’idolâtrie
parmi eux. Il l’introduit toujours de la même manière : quand les gens
aiment un homme bienfaisant, après son décès, ils lui font un grand
tombeau et Satan les incite ensuite à lui vouer un culte et l’adorer
graduellement.
Et la tribu de Hoûd fut des premières à retourner dans l'idolâtrie. Cent ans après le déluge, l’homme revint idolâtre.
La
tribu du prophète Hoûd a été mentionnée sept fois dans le Coran et
l’histoire de sa tribu, 18 fois. C’est une histoire qui n’a été
mentionnée que par le Coran et jamais par les Livres précédents. Selon
ce qui nous est rapporté par le Coran, cette tribu était d’une puissance
extraordinaire, Allah Taala dit:
«
N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les ‘Aad. [Avec] Iram,
[la cité] à la colonne remarquable, dont jamais pareille ne fut
construite parmi les villes ? » (Sourate 89: 6-8). C’était une grande
civilisation sans équivalent et sans précédent. La puissance qu’ils
possédaient était également une puissance physique et c’est ce que nous
indique le verset dans lequel Hoûd s’adresse à sa tribu en disant : « …
Et rappelez-vous quand Il vous a fait succéder au peuple de Noé, et
qu’il accrut votre corps en hauteur (et puissance)… » (Sourate 7:69).
On
raconte qu’ils avaient également une architecture très sophistiquée et
développée. C’est ce qu’on comprend par la parole du prophète Hoûd qui
leur disait :
« Bâtissez-vous par frivolité sur chaque colline un monument ? » (Sourate 26:128).
Dans
un hadith, le prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit: « Le jour
de la résurrection n’arrivera pas avant que la péninsule arabe ne
retrouve les rivières qui s’y trouvaient autrefois ».
L’avertissement
Allah Taala dit :
«
Et aux Aad, leur frère Hud : "Ô mon peuple, dit-il, adorez Dieu. Pour
vous, pas d'autre divinité que Lui. Ne [Le] craignez-vous donc pas ?" »
(Sourate 7 :65).
Mais son peuple ont répondit:
«
Les notables de son peuple qui ne croyaient pas dirent : « Certes, nous
te voyons en pleine sottise, et nous pensons que tu es du nombre des
menteurs » » (Sourate 7: 66).
Hoûd a répondit :
«
Il dit : ‘Ô mon peuple, il n’y a point de sottise en moi ; mais je suis
un Messager de la part du Seigneur de l’Univers. Je vous communique les
messages de mon seigneur, et je suis pour vous un conseiller digne de
confiance. Quoi ! Vous vous étonnez qu’un rappel vous vienne de votre
Seigneur à travers un homme issu de vous, pour qu’il vous avertisse ? Et
rappelez-vous quand Il vous a fait succéder au peuple de Noé, et qu’Il
accrut votre corps en hauteur (et puissance). Et bien, rappelez-vous les
bienfaits d’Allah afin que vous réussissiez» (Sourate 7: 67-69).
Allah Taala dit:
«
Les ‘Aad traitèrent de menteurs les Envoyés. Et quand Hoûd, leur frère,
leur dit : ‘Ne craindrez-vous pas [Allah] ?’. Je suis pour vous un
messager digne de confiance, Craignez Allah donc et obéissez-moi. Et je
ne vous demande pas de salaire pour cela ; mon salaire n’incombe qu’au
Seigneur de l’Univers. Bâtissez-vous par frivolité sur chaque colline un
monument ? » (Sourate 26: 123-128)
Les trois causes pour lesquelles Allah a détruit ‘Aad
L’un
des dangers contre lesquels Hoûd avertissait son peuple était celui de
vivre dans la frivolité. Le peuple de Hoûd ne construisait pas les
monuments pour s’en servir ou les bâtiments pour se loger : il faisait
tout cela par frivolité.
Le deuxième danger est de croire à une demeure éternelle dans l’ici-bas. Et l’injustice dans la répression.
Allah Taala dit :
«
Craignez Celui qui vous a pourvus de [toutes les bonnes choses] que
vous connaissez, qui vous a pourvus de bestiaux et d’enfants, de jardins
et de sources. Je crains pour vous le châtiment d’un Jour terrible. Ils
dirent : ‘Que tu nous exhortes ou pas, cela nous est parfaitement
égal’. Ce ne sont là que des mœurs des anciens. Nous ne serons nullement
châtiés".» (Sourate 28: 132-138).
Allah Taala dit :
«
Et Nous avons envoyé aux ‘Aad, leur frère Hoûd, qui leur dit : ‘Ô mon
peuple, adorez Allah. Vous n’avez point de divinité à part Lui. Vous
n’êtes que des forgeurs (de mensonges). Ô mon peuple, je ne vous demande
pas de salaire pour cela. Mon salaire n’incombe qu’à celui qui m’a
créé. Ne raisonnez-vous pas ? Ô mon peuple, implorez le pardon de votre
Seigneur et repentez-vous à Lui pour qu’Il envoie sur vous du ciel des
pluies abondantes et qu’Il ajoute force à votre force. Et ne vous
détournez pas [de Lui] en devenant coupables » (Sourate 11: 50-52).
Le peuple de Hoûd lui dit:
«
…Ô Hoûd, tu n’es pas venu à nous avec une preuve, et nous ne sommes pas
disposés à abandonner nos divinités sur ta parole, et nous n’avons pas
de foi en toi. Nous dirons plutôt qu’une de nos divinités t’a affligé
d’un mal. Il dit : ‘Je prends Allah à témoin –et vous aussi soyez
témoins- qu’en vérité, je désavoue ce que vous associez, en dehors de
Lui. Rusez donc tous contre moi et ne me donnez pas de répit. Je place
ma confiance en Allah, mon seigneur et le vôtre…» (Sourate 11: 53-56).
Le miracle de Hoûd était donc le fait que son peuple n’ait pas pu le tuer bien qu’il soit sans allié.
Le châtiment
Dans la première étape, c’est un cri qui détruit tous les signes de vie dans la tribu, Allah Taala dit:
«
Le cri, donc, les saisit en toute justice ; puis Nous les rendîmes
semblables à des débris emportés par le torrent. Que disparaissent à
jamais les injustes ! » (Sourate 23:41).
Puis arriva la deuxième étape :
« Puis, voyant un nuage se dirigeant vers leur vallées, ils dirent ;
«
Voici un nuage qui nous apporte de la pluie ». Au contraire ! C’est
cela même que vous cherchiez à hâter : C’est un vent qui contient un
châtiment douloureux, détruisant tout, par le commandement de son
Seigneur ». Puis, le lendemain on ne voyait plus que leurs demeures.
Ainsi rétribuons-Nous les gens criminels » (Sourate 46: 24-25).
Cette étape est mentionnée également dans une autre sourate:
«
Et quant aux ‘Aad, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux
qu’Allah déchaîna contre eux pendant sept nuits et huit jours
consécutifs ; tu voyais alors les gens renversés par terre comme des
souches de palmiers évidées. En vois-tu le moindre vestige ? » (Sourate
69: 6-8).
Et
la terre verte fut réduite en poussière jusqu’à nos jours. Mais les
signes de la présence de cette civilisation sont restés pour témoigner
de cette histoire. Les satellites et des chercheurs américains ont
récemment indiqué la présence de colonnes immenses et des traces de
rivières sous le désert d’Al-Rob‘ Al-khaly:
«Et Nous la laissâmes, comme un signe [d’avertissement]. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir ? » (Sourate 54: 15).
Quant
à Hoûd, il fut sauvé : « Et quand vint Notre Ordre, Nous sauvâmes par
une miséricorde de Notre part, Hoûd et ceux qui avec lui avaient cru… »
(Sourate 28: 83).
Sources :
Les histoires des Prophètes par Ibn Kathir
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