C'est là l'état de l'homme ivre qui se plonge dans l'ivresse qui a
détruit sa maison, ses biens, sa famille, et ses enfants.
En se
plongeant dans l'ivresse il ne ressent
plus la douleur de ce manque et de ce malheur, jusqu'à ce qu'il se
réveille, que son ivresse se dissipe et qu'il s'éveille du somme causé
par l'alcool, et à cet instant il sait plus que quiconque quel est son
état.
C'est le même état
lorsque le voile est levé, que l'on voit l'au-delà, qu'on s'apprête a
quitter ce bas-monde, et revenir à Allah.
La souffrance , le malheur et
le châtiment sont ici bien plus grands, car celui qui est éprouvé en
cette vie peut espérer une compensation à son malheur, et il sait qu'il
est éprouvé par une chose éphémère qui ne durera pas.
Mais que dire de celui dont le malheur ne connaîtra aucune compensation et aucun substitut, et
qui n'a aucun rapport avec tout ce bas-monde ?
Si Allah décrétait sa
mort suite à ce malheur et cette souffrance, l'homme y serait disposé,
et la mort serait son plus grand souhait et son plus grand regret. Ceci
si la souffrance concernait uniquement la perte, alors que dire
lorsqu'on sait qu'il est dans l’au-delà un châtiment pour l'âme et le
corps, par d'autres choses qu'on ne peut mesurer.
Que s'étende la
bénédiction de Celui qui a chargé cette créature faible de ces deux
souffrances immenses, que même les montagnes fermement ancrées ne
peuvent supporter.
Présente maintenant à ton âme ce que tu aimes
le plus en ce bas monde, ce sans quoi tu ne pourrais vivre, et figure
toi qu'on te l'ai pris, et qu'on s'interpose entre toi et cette chose,
au moment ou tu en as le plus besoin. En quel état serais-tu ? Il en est
ainsi, alors que de Lui vient toute compensation, alors que dire de
Celui pour lequel on ne trouve aucune compensation ?
Comme il a été dit :
Toute chose perdue, tu y trouveras une compensation
Mais, si tu perds Allah, il n'y a pour Lui aucune compensation
Et dans le récit rapporté d'Allah, il est dit :
« O fils d'Adam ! Je t'ai créé pour M'adorer, alors ne joue pas ; et Je
me suis chargé de ta subsistance, alors ne te fatigue pas. O fils
d'Adam ! Obéis-Moi et tu Me trouveras, et si tu Me trouves, tu trouveras
toute chose, et si tu Me perds, tu perdras toute chose, alors que tu
M'aimes plus que toute chose. »
Il s'agit d'un récit des Gens du Livre , ainsi l'a mentionné Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah dans Al-Fatâwâ (8/52)
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