Après la fermeture de deux mosquées du centre-ville de Saint-Denis, en
Seine-Saint-Denis, la troisième, elle aussi au centre, pourrait bien
fermer ses portes. Les fidèles, indignés, se sont rassemblés ce samedi
devant la mairie de la ville pour dire non à ces fermetures qu'ils
jugent abusives.
Y aura t-il encore des mosquées dans le centre-ville de Saint-Denis ?
C'est la question que se posent les musulmans de la ville après la
fermeture de plusieurs lieux de cultes. Plus de 150 fidèles se sont donc rassemblés ce samedi après-midi devant l'Hôtel de ville de Saint-Denis pour protester contre "cet acharnement". "Soit ils veulent nous dégager du centre-ville, soit il y a des opérations immobilières",
lâche Abdelakim Kerboua, le président de l'association qui gère la
mosquée Tawhid, fermée en février dernier. Ces dernières semaines, un
arrêté préfectoral met en demeure les responsables de la mosquée Bilal
de "fermer la structure dans les plus brefs délais". La Préfecture
évoque des risques de sécurité. La mairie donne donc trois mois aux
gérants de la mosquée de réaliser des travaux s'ils veulent la laisser
ouverte. Ce serait la troisième à fermer ses portes si rien n'est fait.
"Je viendrai prier dans la rue s'il le faut"
Hassen est venu manifester avec sa fille. Lui vient prier cinq fois
par semaine à la mosquée mais il va donc devoir changer ses habitudes. "Si c'est juste pour la prière du vendredi, on peut réussir à s'organiser", commence-t-il, "mais si c'est tous les jours qu'il faut se déplacer assez loin, ce n'est pas gérable".
Ce n'est pas possible non plus pour les fidèles les plus âgés. Pour Nadia, 70 ans, ils ne pourront plus aller prier. "Imaginez
avec le ramadan qui arrivent, ils ne pourront pas aller prier le soir,
parce que la mosquée sera trop loin et les transports ne seront pas
adaptés", estime cette pratiquante de longue date. Si rien ne
bouge, elle est même prête à venir prier dans la rue s'il n'y a plus de
local au centre-ville.
Une sécurité incendie défaillante ou encore l'accessibilité des
secours limitée, voici quelques raisons qui poussent la Préfecture de
Seine-Saint-Denis à fermer les lieux de culte de Saint-Denis. S'il faut
les fermer d'accord, mais il doit y avoir d'autres alternatives estime
Abdelakim Kerboua. "Il faut qu'il y ai un accompagnement, une salle de substitution pour ces personnes pratiquantes".
En réponse, la Préfecture détaille dans un communiqué qu'un gymnase a
été mis à disposition par le préfet pour ne pas pénaliser les fidèles
et ne ferme pas la porte à la réouverture de la mosquée Tawhid si elle
réalise des travaux "de sécurisation contre les risques d’incendie".
En cas de fermeture définitive, il faudra faire environ quatre kilomètres selon les associations de gestion de ces mosquées pour aller prier dans le lieu de culte le plus proche.
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